Estelle Brasseur-Brisset, directrice conseil concertation et communication chez Sennse, vous propose sa liste des facteurs-clés de succès d’une concertation*.

1. Faire connaissance avec le territoire concerné par le projet, essayer de le comprendre pour déterminer des modalités de concertation pertinentes et adaptées. Ne pas calquer des dispositifs types, mais faire du sur-mesure.

2. Définir clairement l’objet de la concertation : sur quoi concerte-t-on ? Clarifier les marges de manœuvre et les règles du jeu : tel point est invariant, pour telle raison ; en revanche, on attend vos contributions sur tel ou tel sujet, qui sont ouverts et ont besoin de votre expertise d’usage. Voilà comment on va procéder pour recueillir vos contributions, pour les restituer, en précisant les engagements du maitre d’ouvrage. Le porteur de projet doit respecter les règles qu’il a lui-même fixées.

3. Informer en toute transparence et expliquer, assurer la pédagogie de projets souvent complexes, pour les rendre accessibles à toutes et tous.

4. Mobiliser en amont pour favoriser une forte participation et proposer des dispositifs inclusifs, « d’aller vers », sur le terrain : marchés, gares, centres commerciaux, écoles… Pour toucher des publics qui ne sont pas dans les réseaux ou circuits classiques des concertations, ou qui ne se sentent pas concernés.

« J’essaie de plus en plus de sortir de
la réunion publique à l’ancienne
pour favoriser un dialogue constructif »

5. Écouter et laisser de l’espace pour une libre expression. Inciter chacun à participer, à l’oral, à l’écrit, par le jeu, en laissant une place aux émotions si besoin, et pas juste à l’argumentation conceptuelle. J’essaie de plus en plus de sortir de la réunion publique à l’ancienne, qui favorise la confrontation, avec le porteur de projet en tribune, dans une posture « descendante », et les citoyens, en dessous, dans la salle, qui sont encouragés, indirectement, à l’invective. Avec des formats différents, de déambulation participative, d’exposition interactive, on peut privilégier les contacts directs et les échanges constructifs. Un dispositif particulièrement intéressant est celui de l’atelier citoyen : il rassemble un groupe d’habitants représentatifs de leur territoire, les forme grâce à des auditions d’experts neutres et indépendants, et les accompagne dans la production d’un Avis officiel qui sera porteur des recommandations du territoire qu’ils représentent.

6. Synthétiser avec honnêteté les échanges et restituer en toute transparence le bilan de la concertation, dans lequel le porteur de projet doit présenter ce qu’il prend en compte, ou pas ; dans ce cas, il doit expliquer pourquoi et argumenter.

 

*Retrouvez l’interview complète d’Estelle Brasseur-Brisset parue dans Accroches, le magazine des journalistes et des communicant.e.s d’Occitanie.