Il est désormais certain que les données une fois collectés peuvent offrir plus qu’une simple analyse quant aux éléments de singularité de chacune de nos villes. En effet, dès lors qu’elles mettent en lumière de nouveaux usages de l’espace public, les changements dans les manières de concevoir et de construire la ville deviennent possibles pour les aménageurs. Nous vous exposons aujourd’hui cette théorie à travers trois exemples qui montrent que cette nouvelle pratique sur l’usage des données est d’ores et déjà intégrée.

 

Place au service public de la donnée avec le Grand Lyon Smart Data

C’est parce qu’il devenait évident qu’il fallait transformer la donnée en « intelligence urbaine » que la Métropole de Lyon a décidé de créer la plateforme « Grand Lyon Smart Data » en 2013.  Six ans après son lancement, la plateforme collecte aujourd’hui des milliers de données telles que des informations sur le patrimoine touristique, des indications de pollution au sein de la Métropole, etc. Développée à partir de cette banque de données, l’application Optimod’ Lyon vise elle à calculer des itinéraires en mixant tous les modes de transport à la carte. Son plus ? L’analyse en temps réel du trafic (20 millions de données traitées quotidiennement) et son analyse prédictive. Aussi, le service utilise des algorithmes combinant des informations en temps réel et d’historique de trafic afin de prédire l’état de la circulation à une heure donnée.

 

Quand la donnée fait avancer le transport avec Citymapper

Ayant désormais cumulé une quantité astronomique de données, l’application de déplacements urbains et calculs d’itinéraires Citymapper qui fête maintenant ses huit ans a décidé de dépasser les frontières en offrant ses services à la ville de Londres avec Smart Ride. Une forme hybride de transport à la croisée du taxi et du bus. Un service qui est le fruit d’une première expérimentation de ligne de bus nocturne menée en 2017. L’application a permis de répondre à une attente de mobilité dans un quartier encore peu desservi de l’East London. Le tout en intégrant de nombreuses fonctionnalités innovantes grâce aux données des utilisateurs. L’application communiquerait ainsi le nombre de places disponibles à bord du bus ou sa localisation en temps réel. On retrouve à son bord des ports de recharges USB, des alertes personnalisés pour signaler l’arrivée imminente à destination mais aussi des animations. Un combo qui a permis d’enrichir l’expérience des voyageurs.

Aujourd’hui, Smart Ride est pleinement intégrée dans le réseau de transports publics londonien et certaines de ses fonctionnalités ont été appliquées à notre Citymapper !

 

Capter les données pour mieux aménager comme c’est le cas Place de la Nation

Après le succès de la rénovation de la Place de la République, la Mairie de Paris a entrepris un vaste programme de réaménagement de ses principales places. Celui de la Place de la Nation a été précédé d’une phase d’analyse fondée sur les données des différents déplacements qui y sont opérés (automobiles, piétons, cyclables, …), et des niveaux de pollution atmosphérique et sonore. Entre 2015 et 2016, la Mairie de Paris et son partenaire ont installé une cinquantaine de capteurs pour mesurer en temps réel ces indicateurs, et ainsi mieux orienter le futur projet de réaménagement.

Force est de constater, au vu des modèles que nous venons d’évoquer, que la data, loin d’être une fin en soi, se présente comme un outil riche en potentiels pour orienter les politiques publiques de la ville dans des domaines aussi variés que l’énergie, l’environnement, la mobilité ou encore l’urbanisme.  Il s’emblerait qu’elle n’ait pas fini d’éclairer nos villes !