Le 28 mars dernier, VRT réunissait un panel d’experts pour faire un point sur les SERM, Service Express Régionaux Métropolitains, projet qui a connu une avancée marquante avec l’adoption de la loi du 27 décembre 2023.

Pour nous parler de ce sujet, se sont succédés à la tribune Anne-Céline Imbaud de Trogoff, directrice exécutive du développement des transports territoriaux de la Société des Grands Projets, Thomas Allary, directeur du programme SERM au sein de SNCF Réseau, Julien Bornet, directeur du développement ferroviaire d’Egis, Jean-Luc Gibelin, vice-président en charge des mobilités pour toutes et tous, Région Occitanie, Martin Chourrout, directeur région nord Systra et Eric Steil, directeur marketing et développement TER, SNCF Voyageurs.

Les SERM, une concrétisation qui prend de la vitesse

Les SERM incarnent une nouvelle ère pour la mobilité régionale, une vision où les déplacements sont repensés pour plus de fluidité, plus de durabilité et mieux adaptés aux besoins des citoyens. Grâce à l’impulsion donnée par l’adoption de la loi en décembre dernier, les SERM discutés depuis de nombreux mois prennent désormais une dimension concrète.

Jean Marc Zulesi, en tant que rapporteur de la loi sur les SERM, a pris la parole en introduction de la conférence pour présenter les ambitions du Président de la République concernant ce projet majeur. Il a ainsi énoncé trois objectifs clés pour cette loi :

  1. Dynamiser l’infrastructure ferroviaire en favorisant la complémentarité des modes de transport, tant au niveau intermodal que multimodal.
  2. Faciliter l’intégration de la Société du Grand Paris (devenu la Société des Grands Projets) dans ce cadre, afin de bénéficier de son expertise en ingénierie et en gestion de projet, en collaboration avec la SNCF.
  3. Simplifier les trajets des usagers en améliorant la fluidité et l’accessibilité des parcours.

Cette ambition a un prix. Un financement solide est nécessaire pour transformer cette vision en réalité. Les débats actuels explorent des pistes innovantes. Toutefois des questions subsistent et une conférence dédiée à la question du financement, prévue en juin prochain, promet d’apporter des réponses cruciales.

Des projets pionniers qui donnent des premières pistes

La gouvernance des futurs projets constitue un enjeu tout aussi stratégique que celui du financement. Réunir les différentes parties prenantes, des gestionnaires d’infrastructures aux autorités locales, est essentiel pour garantir le succès des SERM. Des modèles de gouvernance inspirés de projets pionniers tel que celui de Bordeaux par exemple ont été évoqués lors du tour de table, soulignant l’importance d’une collaboration harmonieuse pour la mise en œuvre de ce projet ambitieux.

De même, Eric Steil, directeur marketing et développement TER chez SNCF Voyageurs, a partagé des exemples concrets de succès à l’instar du Léman Express mis en service en fin 2019. Ce projet illustre une augmentation significative de l’adoption des services dès lors qu’ils sont bien conçus et adaptés aux besoins des usagers. Cette approche met en évidence l’importance de repenser les trajets et les services pour répondre aux attentes des voyageurs et la capacité des citoyens à modifier leurs usages.

Une promesse de nature à confirmer la pertinence des SERM.

Un projet global de mobilité

Thomas Allary, directeur du programme SERM au sein SNCF Réseau, a souligné l’importance cruciale de la multimodalité dans les transports. Il a mis en lumière la nécessité de connecter efficacement les différentes options de déplacement, notamment en repensant l’intégration des modes doux comme les vélos dans les gares. La vision des SERM ne se limite en effet pas à un réseau ferroviaire mais embrasse une approche globale de la mobilité, fondée sur le concept de « bouquet de mobilité ».

Cette approche promeut l’intégration harmonieuse de différents modes de transport, favorisant la multimodalité et l’intermodalité. En cohérence avec cette vision, la loi prévoit en effet l’intégration systématique des cars express et des réseaux cyclables aux projets de SERM. Cela permettra ainsi de répondre aux besoins diversifiés des usagers tout en encourageant des déplacements plus durables et décarbonés.

Les SERM incarnent un changement de paradigme, une transition vers une mobilité plus verte, plus connectée et plus efficace. Avec une coordination harmonieuse, une vision à long terme et un engagement financier solide, les SERM pourraient bien être le catalyseur d’une révolution des transports en France.